Archive pour juin 2016
Interview de Jean-David Benichou, fondateur de Viadialog
Bonjour Jean-David Benichou, pouvez-vous présenter ViaDialog à nos lecteurs ?
Bonjour, ViaDialog, que j’ai fondé en 2004, est une entreprise spécialisée dans les solutions multicanales de gestion de la relation client. Nous fournissons aux entreprises des passerelles technologiques pour traiter l’ensemble desinteractions qu’elles vont avoir avec leurs clients.
Nos solutions viennent donc en support au dialogue client, que celui-ci se fasse par téléphone, par email, SMS, chat, vidéo ou encore, demain, avec des chatbots…Aujourd’hui c’est le client qui choisit le canal par lequel il souhaite contacter le service client d’une entreprise, au moment qui lui convient le mieux. Pour fournir une expérience client d’exception, les entreprises doivent pouvoir répondre à celui-ci, quel que soit le canal et surtout en minimisant au maximum le temps d’attente.
Les solutions de ViaDialog, hébergées dans le Cloud, permettent justement de traiter l’ensemble des flux d’échange avec les clients tout en s’intégrant avec les systèmes d’informations ou les CRM existants des entreprises. Nous sommes à la fois opérateur télécom, pour la partie de la relation client par téléphone et surtout éditeur de nos solutions, ce qui nous permet de les faire rapidement évoluer pour répondre aux attentes des clients. Ceux-ci sont de plus en plus connectés et leurs exigences en termes de service client sont de plus en plus fortes.
ViaDialog est également présent au Canada, en Israël et au Brésil et équipe environ 300 clients à travers le monde.
Vous êtes le spécialiste du CIM (Customer Interaction Management ) pouvez-vous nous donner un exemple de services que vous proposez ?
Oui, le Customer Interactions Management c’est à dire la gestion des interactions clients décrit bien notre métier.
Les applications sont aussi diverses que les moyens de communication utilisés par les clients pour interagir avec les entreprises sont nombreux.
Pour faire simple, on distingue les services qui ont trait aux communications entrantes – le client contacte l’entreprise – et les services qui ont trait aux communications sortantes – c’est l’entreprise qui contacte clients ouprospects pour leur proposer ses produits ou services.
En communication sortante, ViaDialog propose par exemple un service qui permet de relancer les prospects ayant fait des demandes de devis sur internet. Dans un premier temps, nous nous interfaçons avec les formulaires remplis en ligne par les prospects et nous vérifions pour chaque demande si elle n’a pas déjà été traitée par le service client, s’il n’y a pas de doublons et nous établissons son degré de priorité. Puis nous programmons automatiquement un rappel pour que la personne ayant fait la demande de devis par le formulaire soit rappelée par le service client. Le téléconseiller n’a pas d’action à faire : les appels sont passés automatiquement et lui sont transmis uniquement si le prospect décroche. Plus de lignes occupées ni de répondeurs donc un rappel rapide pour le client et un gain de temps pour le téléconseiller.
Au-delà de nos services actuels, nous avons à cœur de travailler sur les interactions clients de demain qui intègreront des portions d’intelligence artificielle. Plus concrètement, cela veut dire qu’une partie du dialogue client sera automatisé : le client interagira avec un robot pour des questions ou requêtes simples. Le téléconseiller prendra le relais si nécessaire mais dans un deuxième temps. Les objets connectés auront également un rôle important à jouer dans la transformation de la relation client.
Justement, comment les objets connectés interagiront-ils avec la relation client de demain ?
Le secteur de la relation client ne va pas tarder à être transformé en profondeur par les objets connectés. C’est d’ailleurs déjà le cas avec des objets comme le bouton Darty. Installé chez les clients, il les relie en une pression à l’assistance téléphonique de Darty pour un dépannage à distance ou des questions sur les appareils achetés chez Darty mais aussi ailleurs. Au moment de l’appel, le téléconseiller dispose de toutes les informations sur le client qui a pressé le bouton et lui répond de manière personnalisée.
A travers ce bouton, la relation client prend une forme concrète, celle d’un objet connecté qu’on peut avoir sous la main à tout moment chez soi. Amazon de son côté utilise sa connaissance des achats clients pour proposer l’objet Amazon Dash. Depuis la cuisine, celui-ci permet de scanner les produits alimentaires qui arrivent sur leur fin ou de les commander vocalement. La liste s’affiche sur le compte Amazon Fresh des clients qui n’ont plus qu’à valider la livraison de la commande. C’est un bon exemple d’assistance poussée aux clients, de résolution d’un point de friction du parcours client.
Le DSI doit-il s’impliquer dans les choix techniques du directeur de la relation client ?
Dialogues clients via internet (email, chat, réseaux sociaux…), objets connectés, réalité virtuelle ou augmentée…le digital va continuer à être au cœur de l’évolution de la relation client.
Aujourd’hui, les interactions clients se font en de multiples points de contact digitalisés et la connaissance client implique une gestion sans faille des données. Tout cela repose sur des systèmes d’information complexes – en interne ou externalisés dans le Cloud pour plus d’agilité – systèmes qui sont traditionnellement le domaine d’expertise du DSI.
Mais la vraie question est celle-ci : comment la technologie peut-elle faire progresser au mieux l’expérience client ? Et ensuite seulement se pose la question de la meilleure organisation au sein d’une entreprise pour arriver à ce résultat.
Face à l’intelligence et aux exigences des consommateurs connectés, la création d’une expérience client positive repose selon moi sur l’effort coopératif de tous les départements d’une entreprise.
Enfin, quel objet connecté a le plus de potentiel selon vous pour ces prochaines années ?
Les objets connectés vont transformer plusieurs secteurs d’activité. On pense notamment à la domotique, à la santé ou au sport. C’est la catégorie des wearables, ces objets connectés de l’habillement aujourd’hui encore en cours de développement, qui me paraît avoir le plus de potentiel. Ils deviendront probablement des outils indispensables pour surveiller ou améliorer la santé de leurs utilisateurs (mesure des signes vitaux, régulation de la température…).
Et ils joueront certainement aussi un rôle dans le développement de la réalité virtuelle en rendant l’expérience sensorielle encore plus immersive.