Seules 27% de femmes occupent ces postes. Pourtant, dans cet univers très masculin, Véronique Daval, présidente du Club Décision DSI, a su faire sa place et imposer son style.
Le numérique est connu pour être un milieu très masculin. A raison. Selon l’édition 2015 de l’enquête Femmes du Numérique réalisée par le Syntec Numérique et publiée début mars, la part de femmes dans les entreprises adhérentes ne représente que 27%. “Les métiers les plus techniques du digital sont encore très majoritairement occupés par des hommes. Il est important de promouvoir les métiers du digital et de prévoir des formations car les femmes ont toute leur place dans cet écosystème d’avenir”, commente Fabrice Coudray, directeur de Robert Half Technologie.
Une recommandation que Véronique Daval applique depuis bien longtemps. Celle qui est entrée dans le monde informatique par un concours de circonstances, en rejoignant Microsoft au moment de l’arrivée du groupe en France, a créé, en 2007, le Club Décision DSI. Comme un ovni dans ce paysage d’hommes, cette femme de 61 ans est à la tête d’un cercle de 1.200 DSI. “Nous comptons malheureusement très peu de femmes, ces derrières devant encore souvent cumuler des journées de travail très remplies, s’occuper de leur famille et ont peu de temps à consacrer à des à-côtés, note Véronique Daval. Mais celles qui sont membres sont des personnes extrêmement brillantes, très diplômées et très impliquées.”
Objectif: s’entre-aider
Pour autant et pour faire dans le cliché, le club n’a rien d’un lieu de rendez-vous ultra viril. Le mot d’ordre est à l’entraide. Se rapprochant de la philosophie du Lions Club, le Club Décision DSI a son blason, son insigne, ses valeurs et ses règles. “L’objectif est de mettre à profit les relations et l’expérience de chacun pour servir l’intérêt général, d’aider les DSI à faire les bons choix technologiques, de faire fonctionner le réseau quand un membre perd son travail, liste la titulaire d’une maîtrise en Sciences Economiques. Les adhérents doivent partager les mêmes valeurs de sens de l’engagement et de solidarité”. Car “les DSI vivent une période compliquée, constate Véronique Daval qui ne se voit pas comme une mère mais comme un coach. Il faut les aider à traverser cette transition vers l’ère numérique qui les confronte à de nouveaux défis.” Le club organise ainsi une vingtaine d’événements par an, la plupart privés.
S’imposer par ses résultats
Forte de son expérience, Véronique Daval est parvenue à créer un club conforme à ses valeurs. “Il faut faire des milliards de fois plus que les hommes pour être crédible. Dans mes précédents postes, mon salaire n’était pas le même que mes homologues masculins. Le regard en entreprise était également différent. Quand j’exerçais comme directrice commerciale dans une grande entreprise et que je gérais une équipe de 20 collaborateurs, j’ai appris à m’imposer. Pas par la force, mais par mon professionnalisme, mon expérience, ma ténacité, et surtout, par les résultats. Car on ne nous fait pas de cadeau quand on se loupe”, raconte cette mère d’un enfant.
Si l’objet de ce club n’est pas d’aider particulièrement les femmes, mais les DSI en général, d’autres initiatives ont été lancées ces dernières années pour aller dans ce sens. L’étude de Robert Half rapporte que pour 29% des DSI interrogés, les mesures qui sont les plus efficaces sont en premier lieu d’encourager les jeunes filles à se tourner vers des filières numériques, les programmes de mentoring viennent ensuite (22%), la participation à des cercles/réseaux féminins (20%), les success-stories de femmes leaders dans l’IT (15%) et en tout dernier, avec seulement 9%, les initiatives gouvernementales.
Source : Lire l’article sur challenges.fr