Alexandre Billault

Bonjour Monsieur Billault pourriez-vous vous présenter et nous dire quelles sont vos fonctions au sein du site Cnet ?

Je suis chef de rubrique sur CNET.fr et m’occupe spécifiquement de la mobilité, du smartphone à la tablette en passant par les écosystèmes accessoires, appli ,contenu, les gadgets et tout ce qui entend être connecté.

Quels sont les objets connectés qui actuellement se vendent le mieux ?

Les objets connectés font fantasmer beaucoup d’acteurs du marché, analystes, journalistes, fabricants et aiguisent  la curiosité des utilisateurs. En pratique, les volumes de vente sont très faibles.

Popularisé par le Nike +, les trackers d’activité semblent avoir la cote en raison de leur prix assez doux et de leur réelle utilité à l’usage.

Les produits les plus vendus demeurent les enceintes dites connectées qui sont en parfaite adéquation avec une consommation de musique dématérialisée (mp3) et/ou nomade.

Les caméras connectées nous permettant de voir en direct l’intérieur de notre domicile sont-elles un bon exemple de la révolution que constitue l’internet des objets ?

Les caméras connectées s’inscrivent surtout dans une logique de domotique, des opérateurs tels SFR ou la grande distribution comme Castoroma ont bien compris l’enjeu de cette « maison connectée » qui doit être facile à utiliser, clé en main.

Le plus compliqué est de concevoir des interfaces simples d’accès et de se reposer sur un protocole identique pour que tous les objets de la maison se « parlent ».

Le futur dépasse la simple caméra IP pour surveiller sa maison en cas d’intrusion ou vérifier  si le petit dernier est bien rentré après la classe, l’idée est de piloter ou de rendre autonome le frigo, la plaque de cuisson ou le four en plus du chauffage, de la lumière ou des volets roulants.

A titre d’exemple, le géant Samsung souvent leader dans ces différents domaines investit largement dans la domotique et prépare probablement quelque chose d’assez enthousiasmant.

Pourriez-vous nous citer des exemples d’objets connectés fort utile pour la vie quotidienne ?

Les objets orientés santé tels les trackers d’activité pour mesurer distance parcouru, calories perdues ou qualité du sommeil sont très utile au quotidien. Bien souvent, ces derniers communiquent avec des balances ou tensiomètres pour avoir un panorama complet et motivant pour le sport ou les régimes.

Rares sont les montres connectées intéressantes, la Pebble est bien pensée, c’est une télécommande au poignet, une extension du smartphone qui propose peu de fonctionnalités, mais le fait bien. J’ai pris en main la prochaine montre de Sony qui semble prometteuse, en attendant celle de Samsung et d’Apple…

Quel est votre objet connecté préféré ?

J’aime beaucoup le joujou pour adulte de Parrot, l’AR Drone. La version 2 de ce quadricoptere intelligent est plus aboutie et exploite enfin pleinement les possibilités d’une tablette.

Comment voyez-vous les objets connectés dans les prochaines années, à quelles innovations faut-il nous attendre ?

Le futur est à la maison et dans nos vêtements !

La domotique évidemment avec enfin des acteurs grand public qui proposent et proposeront des solutions clé en main, le frigo qui « fait les courses » ne sera bientôt plus de la science-fiction.

Le wearable computing, littéralement  les vêtements ordinateurs, sera la tendance lourde de ces 2 prochaines années. Les constructeurs cherchent de nouveaux relais de croissance face au marché du PC qui s’effondre et du Smartphone qui sature et la maitrise des écrans souples ou des pico projecteurs ouvrent des perspectives.

Google avec ses lunettes, Apple avec sa montre, les étiquettes NFC pour choisir ses vêtements ou des baskets bardées de capteurs pour devenir des coachs sportifs, les projets en cours sont très vastes.

Pour finir Monsieur Billault quel serait votre mot de la fin pour nos lecteurs ?

Les objets connectés offrent un potentiel énorme pour les fabricants. Côté utilisateurs en revanche, peu d’objets sont actuellement vraiment utiles. Pour s’imposer, ils doivent devenir indispensables au quotidien, comme ce fut le cas avec les smartphones.

L’aspect connecté soulève également des questions éthiques ou sur la vie privée.

Ces objets rendent son utilisateur connecté en permanence et ses données personnelles seront facilement partageables et exploitables. Sans sombrer dans la paranoïa,  un tracker d’activité pourra par exemple informer un assureur de votre état de santé, et ce dernier pourra décider de ne plus vous assurer…

Propos recueillis par Laurent Amar

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