Ingénieur en biotechnologies, Charles a commencé sa carrière à tenter de faire pousser des laitues sur Mars pour le compte de l’Agence spatiale européenne (ESA) avant de rejoindre l’ESJ de Lille pour y suivre la formation de journaliste scientifique. Il effectue d’abord un bref passage à Ouest-France à Angers puis rejoint Industrie & Technologies, fin 2009, pour y suivre le secteur de la production. Un an plus tard, il devient rédacteur en chef adjoint de ce mensuel. Après un détour de quelques mois par l’hebdomadaire Air & Cosmos à la tête de la rubrique Espace, Charles intègre L’Usine Nouvelle en décembre 2012 pour prendre la rédaction en chef du site web. Il assume également la rédaction en chef de L’Usine Digitale depuis son lancement en juin 2013.
Bonjour Charles Foucault, pourriez-vous vous présenter et nous présenter L’Usine Digitale ?
L’Usine Digitale, c’est “Le” média qui raconte la transformation numérique de l’économie. Le digital change tout : les business modèles, les manières d’innover, de vendre, de travailler… La rédaction de L’Usine Digitale dénichent et racontent les bonnes pratiques qu’adoptent les “vieilles” entreprises face à cette déferlante. Elle parle aussi des acteurs du numérique, pure players ou pas, et décryptent leurs marchés, leur état de santé, leurs originalités. Big Data, Cloud, BYOD, open source, économie du partage… les professionnels ont besoin d’être up to date pour pouvoir continuer à avancer. C’est à eux que nous parlons, qu’ils soient digital natives ou qu’ils aient à s’approprier tous ces nouveaux outils, ces nouveaux modèles.
Encore une fois, ce sujet concerne tous les dirigeants. Bien au-delà de la dématérialisation, le numérique change tout, dans tous les secteurs d’activité. Google pousse les constructeurs automobiles à faire des voitures de véritables smartphones à quatre roues, communicantes, divertissantes, à maintenance prédictive, analysant la conduite de leur utilisateur… Whatsapp, entreprise née en 2009, a été racheté 22 milliards de dollars par Facebook, née en 2004, soit le prix de plus de trois EPR et près de 60 Airbus A380 ! Le numérique change la vitesse à laquelle tourne le monde… et son économie.
Pourquoi avoir décidé de créer cette journée dédiée à l’Internet des objets ?
Nous ne lançons pas un congrès sur l’internet des objets mais sur les objets connectés. Demain, quand un industriel concevra un produit, il ne se demandera pas si l’objet sera connecté. Il le sera. D’ailleurs l’industriel en question vendra davantage le service et la personnalisation qu’il pourra apporter à l’utilisateur grâce aux données qu’il récupérera et analysera que son produit. Après le quantified self qui permet d’obtenir des informations sur vous-même en mesurant votre sommeil, votre activité, votre rythme cardiaque, viendra le quantified everything : votre frigo vous dira ce qu’il vous manque pour cuisiner ou ce qui est périmé, votre voiture quand aller chez le garagiste et comment rouler pour consommer moins, vos pots de fleurs quand les arroser… La tendance est inéluctable et les acteurs de l’économie ont besoin d’en prendre conscience. C’est pourquoi nous voulons mettre dans la même pièce les acteurs de l’industrie traditionnelle et ceux de l’écosystème numérique autour de la thématique des objets connectés.
Quelles seront les particularités de ce congrès par rapport aux évènements du même genre ?
Nous avons lancé ce congrès sur le même constat que celui sur lequel nous avons lancé L’Usine Digitale : le numérique s’industrialise autant que l’industrie se numérise. Ces deux mondes ne sont pas hermétiques, ils s’interpénètrent et surtout ils ont énormément à apprendre l’un de l’autre. Les Data Centers sont les usines sidérurgiques du siècle dernier, les start-up web et mobiles, les sidérurgistes. Ils doivent gérer les montées en charge, leur supply chain, les ressources énergétiques… Et les industriels doivent s’approprier les nouveaux outils et surtout comprendre que la matière première la plus à même d’être un levier de croissance aujourd’hui c’est la Data. Il faut apprendre à bien s’en servir, à la mettre au service de son client sans pour autant lui faire peur, la sécuriser… Notre congrès a l’ambition d’être le lieu d’échange entre ces deux mondes.
Pourriez-vous déjà nous citer des intervenants ou des participants de renom ?
Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du Numérique, au Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique fera l’ouverture et Anne Lauvergeon la clôture sous ses casquettes de Présidente de la Commission Innovation 2030 et de présidente du conseil de surveillance de Sigfox. Brigitte Courtehoux, Responsable de la Business Unit Voiture et services connectés chez PSA viendra nous parler des véhicules autonomes et connectés prêts à envahir nos routes. Rafi Haladjian, le fondateur de Sen.se, viendra avec sa Mother, sorte de hub domestique, et sa volonté de rentre tout objet connecté tandis que Jean-Luc Errant, Président de Citizen Sciences, nous présentera ses t-shirts intégrant cardiofréquencemètre, GPS, accéléromètre et altimètre qui deviennent de véritables coach sportifs. Nous aurons aussi Fred Potter, le président de Netatmo et ses thermostats connectés, Thoams Serval et sa brosse à dent qui a agité le dernier CES, Benoît Raimbault de Fitbit, Valérie Riffaud d’Epson…
Pour finir Charles, quel serait votre mot de la fin ?
Cessons d’opposer l’industrie et le numérique, dans 10 ans, nous n’opposerons plus Uber aux Taxis G7, Airbnb aux hôtels, Amazon à Carrefour… la convergence aura eu lieu. Seuls ceux qui auront loupé le train resteront sur le bord du chemin.
Propos recueillis par Laurent Amar