Bonjour Frédéric Salles, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Frédéric Salles, j’ai 38 ans et une formation d’ingénieur en informatique.  J’ai eu l’occasion de travailler pendant 4 ans pour IBM en tant que consultant dans les systèmes collaboratifs et pendant 10 ans pour SFR en tant que responsable de secteur (les 4 premières années) puis responsable national du marché M2M.La création de Matooma est le mix de ces 2 expériences.Présentez-nous la société Matooma ?Matooma est une société que j’ai créée en Juin 2012 et qui évolue dans le domaine des objets connectés. Il y a plusieurs méthodes pour connecter des objets : par bluetooth sur un smartphone, par radio basse fréquence type Sigfox, par wifi sur une box ADSL et par cartes sims en utilisant les réseaux mobiles. Nous avons choisi de baser notre activité sur la gestion des boitiers connectés par cartes sims. Matooma propose un ensemble de services et de solutions pour connecter et gérer simplement des objets nécessitant des cartes sims dans leur fonctionnement.

Comment avez-vous eu l’idée de créer la Matoocard et pourriez-vous nous expliquer son fonctionnement ?L’idée de proposer cette offre sur le marché est partie d’un constat sur l’évolution des réseaux de télécommunication mobile. Les opérateurs investissent massivement sur le déploiement de la 4G et ne font que très peu évoluer les réseaux 2G, ce qui entraine des perturbations sur ce dernier. Il se trouve que 90% des objets connectés par cartes sims communiquent sur les réseaux 2G car ils intègrent des modules 2G (modem).

Du fait, les installateurs de systèmes connectés à domicile devaient se rendre sur place avec 3 cartes activées (une de SFR, une d’Orange et une de Bouygues) afin de tester le meilleur réseau disponible. Une fois l’installation faite avec le meilleur opérateur, cela ne garantit pas un fonctionnement durant toute la durée de vie du boitier car entre temps la qualité du réseau initial a pu varier et le réseau peux se trouver indisponible par la suite.

Cela nous posait problème dans le cas des projets de Santé et Sécurité où nous avions besoin d’une qualité de couverture maximale sur toute la durée d’utilisation des boitiers connectés.

Nous avons travaillé, avec nos partenaires, sur la mise en place de la Matoocard, une carte sim générique et multi opérateur qui permet de scanner le meilleur réseau disponible à la mise en service du boitier et de se caler automatiquement sur les réseaux en fonction de la qualité sur sa durée d’utilisation.
Cette carte applique les mêmes propriétés quel que soit le pays dans lequel l’installation s’effectue.

Du fait, avec une seule référence, nous permettons à nos partenaires industriels de sécuriser leurs installations et d’utiliser une seule référence pour leurs ventes dans le monde entier.

Il y a actuellement plus de 100 000 objets connectés qui communiquent entre eux grâce à votre technologie, pensez-vous que ce chiffre augmentera de façon sensible dans les prochaines années ?

Notre offre a suscité rapidement un intérêt auprès des industriels qui fabriquent ces objets connectés mais aussi auprès des intégrateurs qui les commercialisent.
Le marché français représente 6,5 M d’applications qui utilisent des cartes sims pour communiquer. Nous estimons que ce marché génère entre 10 et 15% de croissance par an et nous avons pour ambition de réaliser 30% des nouvelles ventes qui vont se faire en 2014.

Il est évident que ce chiffre va augmenter dans les prochaines années. Nous ne sommes qu’au début de l’ère des objets connectés. De mon point de vue, il y a eu la révolution Internet, il y a 20 ans, nous ne sommes qu’au début de la révolution des objets connectés. A ce jour, la population mondiale s’élève à 6 milliards de personnes et il faut compter un potentiel  10 fois plus d’objets connectés dans le monde.

Amusez-vous à regarder autours de vous chaque système qui contient de l’électronique et imaginez qu’il peut être connecté pour apporter un usage complémentaire. Les applications sont infinies…
Nous travaillons actuellement sur des projets exceptionnels dans la santé qui vont changer la vie de personnes atteintes de pathologie comme Parkinson avec les équipes de M. TESSIER et M. TOUCHON du laboratoire Euromov à Montpellier.

Parlez-nous de la plate-forme de gestion dédiée “M2M Manager” ?

La plateforme web M2MMangager est le cœur de notre offre. Elle permet de fédérer nos partenaires industriels et nos clients intégrateurs sur une solution unique et de gérer tous les boitiers et toutes les cartes sims de nos clients.

Grâce à cette plateforme, nous proposons une solution de guichet unique à nos clients. Plus besoin d’utiliser un site de gestion par opérateur, le M2MManager intègre toutes les fonctions de gestion d’un parc de cartes sims et cela quel que soit l’opérateur :

·  Commander des cartes sims en usine pour les industriels ou les intégrateurs,
·   Mettre en service des objets connectés en activant la carte sim avec les options nécessaires à leurs fonctionnements et en envoyant à distance la configuration de celui-ci,

·  Gérer la facturation mensuelle (pour simplifier la gestion, nous n’engageons pas nos clients et nous établissons un coût fixe de gestion de leurs objets connectés  afin qu’il n’y ait pas de « mauvaise »surprise dans les factures)

·  D’autres fonctions comme la localisation, l’analyse des consommations, les backups par sms en cas de rupture de réseau, … Bref, toute une panoplie d’outils étudiés pour les besoins de ce marché.

En sachant que la R&D est très importante chez Matooma, sur quel type d’innovation travaillez-vous en ce moment ?

L’innovation est primordiale pour Matooma afin d’être toujours différenciant et d’apporter toujours de nouvelles solutions qui simplifient le quotidien de nos clients.
En ce moment, nous travaillons en R&D sur le concept PREDIT (Prevent Detect Incident based on Telecommunication) qui va offrir à nos clients la capacité d’être averti avant même qu’une panne intervienne sur l’objet connecté.

Pour conclure cher Frédéric, quel serait votre mot de la fin à nos lecteurs ?

Ce nouveau marché des objets connectés offre de très belles opportunités pour les startups. C’est un marché qui est peu connu du grand public et des entreprises mais que nous essayons de démocratiser.

C’est aussi un marché qui offre des opportunités de création d’emploi et à ce titre, Matooma a déjà créé 10 postes et va recruter au minimum 10 nouvelles personnes sur 2014 dont 4 immédiatement : 1 développeur WEB, 1 technicien support Bilingue, 1 commercial spécialisé dans les objets connectés par cartes sims et 1 marketing produit (annonces à retrouver sur notre site web www.matooma.com).
Cerise sur le gâteau, ces postes sont basés à Montpellier !

Propos recueillis par Laurent Amar